Intervention auprès des jeunes du lycée Charles François de Coutances
Mardi 5 avril 2022
Facebook de Latifa Ibn Ziaten Twitter de Latifa Ibn Ziaten Mail de Latifa Ibn Ziaten
C’est auprès des jeunes du lycée Charles François de Coutances que Madame Ibn Ziaten est intervenue dans le but d’échanger avec eux, libérer la parole et les écouter car il est important de dialoguer sereinement avec notre jeunesse, c’est la meilleure manière de les protéger et d’agir pour la paix. « C’est après la diffusion du documentaire « Latifa, une femme dans la République » que nous avons ouvert le dialogue avec les jeunes, très attentifs. J'ai parlé de mon enfance. La jeune fille que j'étais et qui a démarré son moteur à l'âge de 9 ans. Je ne pouvais compter que sur moi-même. Je n'ai pas beaucoup profité de l'amour de ma mère (partie très jeune), qui était très courageuse, mais j'ai reçu énormément d'amour de ma grand-mère. Je leur ai fait part également de mon expérience sur le terrain, en essayant de leur transmettre l’importance du vivre-ensemble et du respect de l’autre. Il est important de ne pas juger la personne que vous avez en face de vous sans la connaître : il ne faut pas avoir peur de l'autre ou de l’inconnu. C'est pour cette raison que j’organise avec l’association IMAD de nombreux projets éducatifs à l’étranger : c’est l’occasion pour de jeunes Français de s'ouvrir à l'autre et au monde extérieur, par l’immersion dans un environnement différent de celui auquel ils sont habitués. »
« Ces jeunes m'ont interrogée sur la difficulté des « jeunes des cités ». Pourquoi n'arrivent-ils pas à s’en sortir ? J'ai constaté, en allant sur le terrain au sein de ces cités, que ces jeunes sont regroupés « entre eux », ils se sentent enfermés. Dans les écoles, il n'y a pas de mixité. Certains parents ont complètement démissionné. Certains jeunes ne savent pas lire, ni écrire correctement. Ce n'est pas que la faute de l'Ecole, les parents ont leur part de responsabilité. Ils se doivent d'être présents dès le début. Il faut accompagner les enfants, les suivre. Un enfant n'y arrivera pas seul, il a besoin d'amour, d'accompagnement, de présence, d'autorité, de règles, c'est ce qui fait grandir l'enfant et qui l'aide à trouver sa place dans la société. Aujourd'hui, on trouve des enfants livrés à eux-mêmes, certains partent à l'école sans avoir pris de petit déjeuner, c’est triste, c’est pour cela que j’agis sur le terrain, pour éveiller les consciences et que chacun (e) prenne ses responsabilités. Je ne parlerai pas d'intégration car lorsqu'un enfant est né en France, il est français. Ses origines étrangères sont une richesse pour une société multiculturelle. C'est ça la beauté de la France, et si l'on veut protéger ce beau pays, il faut s'entraider, il faut respecter et défendre les valeurs de liberté, les règles de la République et de la Laïcité. Si l'on donne la chance à cette Jeunesse, on pourra commencer à régler beaucoup de problèmes. J'ai reçu énormément de témoignages d'affection de tous ces lycéens. J’ai été très heureuse d’avoir pu échanger avec tous ces jeunes très à l’écoute et présents dans les discussions. Je remercie l’ensemble des participants venus m’écouter et échanger avec moi. Je remercie Monsieur Christian Savary, professeur d'histoire au lycée Charles François de Coutances, à l’initiative de ce beau projet d’échange et de sensibilisation. Merci pour tous les encouragements que j’ai pu recevoir. Le combat continue, merci à tous. »