« Ma position sur ce sujet a toujours été claire, dès mon arrivée en France et plus tard, lorsque j’ai éduqué mes enfants : je suis d’origine marocaine, je vis à la marocaine chez moi, à ma manière et dans mon cœur, mais je mène ma vie quotidienne comme le font tous les Français. À Noël, nous achetons des cadeaux pour nos enfants, nous partageons un repas familial et nous pensons ne pas trahir en cela notre religion. Ce lien que j’entretiens avec les deux cultures est pour moi une richesse. Après cette question de l’identité, nous avons parlé de la réussite. J’ai distingué la réussite matérielle de la réussite en tant qu’homme et en tant que citoyen : gagner sa vie et se donner des conditions d’existence aussi agréables que possible, c’est une chose ; mais se rendre utile à son pays, avoir du cœur et le sens du partage, c’est essentiel, et c’est cela, réussir sa vie. Le reste est important, certes, mais secondaire. Les jeunes sont la lumière de demain ; à nous, adultes, par nos encouragements, par la confiance que nous leur témoignons, de leur permettre de briller. Au terme de la conférence, lorsque les collégiens sont venus me saluer, j’ai vu à quel point ils demandaient avant tout de l’attention, de la considération et de l’amour. Et je me suis dit que c’était vraiment là, la clé. Je tiens à remercier Madame Naït Abdelaziz, à l’initiative de ce projet, pour l’organisation de cette conférence, Monsieur Bruno Mounichetty, proviseur de l’établissement, pour son accueil chaleureux, et Madame Marie-José Moser, adjointe à la mairie de Charleville-Mézières, pour sa présence bienveillante. »