Intervention auprès des jeunes de la PJJ de Saint-Brieuc
Le 8 octobre 2019
Facebook de Latifa Ibn Ziaten Twitter de Latifa Ibn Ziaten Mail de Latifa Ibn Ziaten
Dans le cadre de la semaine citoyenne organisée par l'unité éducative en milieu ouvert de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Saint-Brieuc, Madame Ibn Ziaten a participé à une matinée de sensibilisation sur les valeurs de la laïcité, du respect et du partage. Durant l’intervention, beaucoup de questions ont été posées par les collégiens, notamment sur son parcours de vie et le combat qu’elle mène, ce qui a suscité un échange très intéressant. « Certains jeunes présents ont exprimé leurs craintes de ne pas trouver leur place au sein de la société française. La force et le courage ne sont pas innés : on se construit avec ses blessures. On prend des coups mais on doit se relever, dépasser les peurs qui paralysent afin de laisser derrière soi les souffrances et les incompréhensions, et ainsi regagner confiance, comprendre qu'il y a toujours de l’espoir, tant qu'on a la volonté d'y croire pour construire sereinement ses projets et ainsi bâtir son avenir. Ces jeunes doivent parvenir à dépasser les mauvais souvenirs et les échecs pour faire de ceux-ci une force positive et une raison d’avancer. Il n'est jamais trop tard pour apprendre et pour bien faire, ce qui permet de développer un sentiment de fierté. »
« Un des jeunes présents m’a expliqué son parcours de vie et les violences policières qu’il aurait subies pendant son arrestation. La haine contre la haine n’apporte rien et n’apaise aucune souffrance. Ce qui fait la valeur de nos existences, c’est notre capacité à tendre la main, à partager, à aider et à respecter l’autre. C’est de rester loyal et digne face à l’adversité. Après le décès de mon fils, les premiers jours, nous étions seuls, ma famille et moi-même. Nous avons avancé malgré les obstacles et les difficultés que nous avons rencontrés ; nous ne sommes pas restés bloqués sur les actes malveillants de certaines personnes. À travers les épreuves, il faut rester digne, démarrer son moteur et avancer. Aidons-nous les uns les autres, afin de vivre dans une société meilleure, qui ne se contente pas de souhaiter la paix, mais la construise chaque jour et la défende activement. Il est important de pouvoir parler sans tabou de sujets tels que l’éducation, la laïcité ou la liberté d’expression. C’est ce que nous avons fait, en partageant quelques moments d’intense émotion. Les échanges ont eu lieu dans un climat calme, paisible ; j’ai ressenti un réel intérêt de la part des jeunes. Très attentifs, ils ont écrit leur ressenti sur un morceau de papier qu’ils m’ont transmis à la fin de l’intervention : « vivre ensemble », « écoute », « émouvant », « force »… sont des mots qui sont revenus souvent. J’ai partagé leur émotion lorsque nous avons abordé certaines questions et je les remercie de leur participation active à la discussion. D’autres mots très touchants m’ont été adressés, notamment par une éducatrice qui m’a envoyé ce message : « Merci pour votre intervention de ce matin, les jeunes ont été réceptifs et ont offert un bel accueil et une bonne écoute au brigadier de police qui intervenait cet après-midi. De fait toute la journée, nous avons assisté à de belles rencontres et avons quitté les jeunes ce soir dans un très bon état d’esprit. Bonne soirée à vous et votre association. » Ce message me va droit au cœur et m'encourage vivement dans ma volonté de transmettre les valeurs du vivre-ensemble afin que nous connaissions un jour un monde en paix. Je remercie de leur présence Madame Taburet, adjointe au chef de cabinet de la préfecture, ainsi que les professionnels de la PJJ présents : Monsieur Empeyrou-Arruhat, directeur, Madame Petitpas, responsable d'unité éducative et Monsieur Calvé, référent laïcité. »