Intervention auprès des jeunes de Lunéville
Madame Ibn Ziaten est intervenue le vendredi 30 septembre matin à Lunéville à l'invitation de Malik BOULEFRAKH, devant 150 élèves, le Proviseur et de nombreux professeurs. « Il y a eu de nombreuses questions et deux témoignages qui m'ont particulièrement émue. Un jeune garçon a fait part de la colère qu'il a en lui depuis que son frère a été assassiné. Il a du mal à se relever. Je lui ai expliqué que la colère, la haine, n'apportent rien… Il faut savoir pardonner pour pouvoir avancer et laisser la Justice effectuer son travail. La Justice sera rendue. Pour son frère, il doit libérer son cœur de toute agressivité, essayer de bien étudier, de faire des choses extraordinaires et de garder le sourire. Son frère en aurait été fier et heureux. Une jeune fille a demandé ce que l'on devient lorsque l'on ne reçoit pas d'amour, ni chez soi, ni à l'extérieur. C'est une question très difficile. Cependant la première des choses et d'avoir confiance en soi et d'aller chercher sa chance ailleurs. Je lui ai expliqué qu'elle va trouver sur son chemin des personnes qui lui prêteront attention et qui lui donneront de l'amour. Il ne faut toutefois pas oublier que des parents, même déloyaux et détachés, restent des parents. Je l'ai invitée à bien travailler, à s'occuper l'esprit pour ne pas tomber dans le piège de la souffrance et de la solitude, elle est une jeune fille magnifique qui doit rester debout. Il y a plein de choses à faire, à découvrir. »
« J'ai également été interpelée sur mon foulard. Je le porte parce-que je suis en deuil. Je le porte depuis la mort d'Imad, je ne le portais pas avant, comme on peut le voir dans le reportage. J'ai du mal à l'enlever car si je l'enlève, j'ai l'impression d'oublier mon fils... C'est une chose qui compte énormément pour moi. Je ne dérange personne et j'estime que chacun est libre. Il s'agit juste d'un foulard. Je ne suis pas voilée, je ne porte pas le nikab, je m'habille tout à fait normalement. Je suis tolérante avec tout le monde. La tolérance et le respect sont très importants si l'on veut bien vivre tous ensemble. Chacun est libre, on ne doit pas juger. Si l'on reste sur ce point (la façon dont on s'habille), on ne va pas s'en sortir. On peut porter des shorts, des robes longues, des pantalons, des mini jupes… Chacun est libre. Il y a tellement de combats importants à mener. Je remercie Monsieur proviseur, qui m'a félicitée pour mon intervention et pour les messages que j'ai fait passer. Il m'a demandé de continuer car il est évident que les Jeunes étaient à l'écoute. Je remercie tous les participants pour leur accueil chaleureux, la motivation, la qualité des questions et de l'écoute. Je remercie de nouveau monsieur Malik BOULEFRAKH pour l’organisation de mon séjour à Lunéville, pour son accueil chaleureux et sa gentillesse à mon égard et celle de mon équipe. »