Intervention auprès des collégiens de la Cité Scolaire Internationale de Lyon
Le 22 mai 2019
Facebook de Latifa Ibn Ziaten Twitter de Latifa Ibn Ziaten Mail de Latifa Ibn Ziaten
Avant de quitter la ville de Lyon, madame Ibn Ziaten pu intervenir auprès de 250 collégiens de la Cité Scolaire Internationale où Mme Nakouri, principale adjointe du collège, et M. Guinot, principal de l'établissement, l'ont accueillie chaleureusement. Un travail de recherche ayant été réalisé en classe avant sa venue, ils ont pu avoir un échange très intéressant. Certains sujets se sont démarqués, parmi lesquels la religion et le racisme ainsi que plusieurs questions en lien avec l'acceptation de l'autre et de sa culture.
« On m'a demandé si mon intégration en France avait été difficile et si je me considérais française. Je suis Française. J’ai passé la majorité de ma vie en France, où j'ai construit ma vie. Certes, je suis arrivée sans connaissance de la langue ni de la culture, mais je me suis ouverte à la France comme elle s’est ouverte à moi. Des femmes m'ont tendu la main, m'ont parlé, m'ont donné les clés pour comprendre ce qui pour moi était un mode de vie tout nouveau. C’est ainsi que j’ai appris à m'intégrer dans le pays où j'avais décidé de vivre. Durant ce temps d’adaptation, j'ai dû faire face à certaines formes de racisme, de la part de personnes mal intentionnées qui se permettent de juger l’autre avant même de le connaître. J'ai décidé de prendre sur moi, de ne pas leur montrer ma peine. Il ne faut pas donner d’importance à ceux qui adoptent de tels comportements, au contraire : je me suis conduite comme ma grand-mère me l'avait appris. En faisant face dans le respect et la diplomatie, j’ai rendu service à ceux qui me jugeaient : en leur souriant, en faisant preuve tout simplement de politesse, je les ai vus être finalement plus gênés que moi. Pour finir nous avons échangé au sujet des causes de la radicalisation. Elle est souvent due à un défaut de valeurs servant de repères et à un manque d'amour et d'attention. Une personne privée de ces supports essentiels devient vulnérable et donc influençable. Il suffit alors de rencontrer la mauvaise personne, celle qui utilisera des mots forts, proposera de l’aide, du soutien, de l’attention. Une personne qui n'a pas confiance en elle peut vite tomber dans les travers de pratiques extrémistes. L'influence va plus loin : une fois qu’un jeune pense avoir trouvé le chemin, sinon du bonheur, du moins d’un mieux-être, il se sent redevable et porté à répondre aux demandes ou aux ordres de celui entre les mains duquel il a remis son sort dans un moment de faiblesse. L’intérêt et l’attention que m’ont portés les élèves m’ont surprise et beaucoup touchée. Ils ont posé des questions profondes. Leurs paroles d’encouragement, leurs remerciements me poussent à continuer mon combat pour que les jeunes soient entendus et puissent vivre dans un monde multi-culturel et pacifié. Pour cette rencontre très enrichissante, je remercie vivement les élèves et les professeurs présents, ainsi que les responsables de la Cité Scolaire Internationale pour l'organisation de ma venue. Merci à tous, pour votre ouverture d’esprit et votre bienveillance. »