World Economic Forum sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord en Jordanie.
Le Forum économique mondial (World Economic Forum) sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord s’est tenue en Jordanie. Cet événement important réunit tous les deux ans des acteurs de la vie politique et économique ainsi que des représentants de la société civile, afin de débattre et proposer des solutions aux problèmes actuels, à l’échelle mondiale et locale.
« Au Centre des congrès du roi Hussein Bin Talal, en Jordanie, s’est tenue hier une séance d’échanges sur le thème de la radicalisation, à laquelle j’ai eu l’honneur d’être invitée à participer. Si l’on ne peut que se réjouir de l’arrêt de sa progression, l’État Islamique existe toujours et il est important de rester unis, de trouver des solutions et d’agir afin d’écarter la menace qu’il constitue, notamment par sa présence sur les réseaux sociaux, pour nos jeunes souvent recrutés par ce bais. Lorsqu’ils sont questionnés par des psychologues spécialisés dans ce domaine, les jeunes qui se radicalisent expriment leur désespoir face à l’avenir, le sentiment qu’ils sont victimes d’injustice, de rejet, de discrimination. Ce sont notamment ces facteurs qui les poussent à emprunter le chemin de l’extrémisme violent : le sentiment d’être rejeté, par les parents et par la société, a été identifié comme l’une des conditions favorisant l’endoctrinement et l’embrigadement. Au cours de la discussion, nous avons également parlé des prisons, où se développe l’extrémisme. Il importe de donner aux détenus l’accès à la formation et de les accompagner dans leur réinsertion au sein de notre société. Sans quoi la réclusion, non seulement ne présente guère de vertu à long terme, mais peut inciter certains, se sentant définitivement mis au ban de la société, à chercher une issue dans la révolte et la violence. C’est le système dans son ensemble qui doit être repensé : les gouvernements doivent prendre des mesures visant à accompagner nos jeunes, à les aider, à leur donner les moyens pour construire leurs projets. Il y a des talents partout, dans les quartiers dit sensibles comme ailleurs. Encore faut-il leur permettre d’éclore ou, du moins, ne pas les étouffer dans l’oeuf. Quant aux parents, ils ont bien sûr une part de responsabilité : l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants est déterminante, tout comme l’amour qu’ils leur portent et la confiance qu’ils leur donnent ainsi en eux-mêmes. Nous devons, en tant que parents, être des modèles. Au-delà du cercle familial, chacun de nous doit agir, à son niveau, et adopter une attitude adéquate, afin d’aider les générations à venir. Ayons l’audace de faire changer les choses. Soyons unis pour un avenir meilleur. Lors du Forum économique mondial auquel j’ai été conviée ce week-end, j’ai eu l’honneur et le privilège de rencontrer Son Altesse Royale le Prince Feisal de Jordanie et de m’entretenir avec lui de ce fléau qu’est la radicalisation. »