Intervention auprès des jeunes de l'UEHC d'Orléans
Le 23 mai 2019
Facebook de Latifa Ibn Ziaten Twitter de Latifa Ibn Ziaten Mail de Latifa Ibn Ziaten
Dans le cadre d'un projet inter-services de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse), madame Ibn Ziaten a rencontré une soixantaine de jeunes de l'Unité Éducative d'Hébergement Collectif (UEHC), âgés de 13 à 18 ans, pour leur permettre de poursuivre leur réflexion autour de la citoyenneté et de la laïcité, pour aborder également avec eux la notion de cohabitation et l'acceptation de la différence de l'autre. « Suite à la diffusion du documentaire « Latifa, une femme dans la République », les éducateurs de la PJJ ont pris la parole, certains pour m'encourager, d'autres afin de mieux comprendre comment apporter leur aide aux jeunes, savoir comment leur faire face. Un jeune ayant emprunté le mauvais chemin n'a pas besoin de quelqu'un qui le surveille et le presse constamment, qui lui rabâche sans cesse les mêmes choses. Il a besoin d'écoute, d'accompagnement, il a besoin de sentir qu'on est présent pour lui, qu'il a de l'importance. Un éducateur m'a félicitée pour mon engagement qu’il a défini comme noble ; son travail quotidien l’est autant que mon combat. Ceux qui ont choisi d’encadrer des jeunes en difficulté font preuve de leur dévouement envers eux, ils mènent également un combat, auprès d'un public plus restreint certes, mais avec la même volonté d'apporter leur aide et leur attention à ceux qui en ont besoin. »
« J'ai eu l'occasion de demander aux jeunes présents s’ils avaient de l'espoir. Seul un jeune m'a répondu, en me disant qu'il n'en avait pas. J'ai voulu savoir pourquoi. Il m'a donc expliqué que dans sa vie plusieurs facteurs, comme les problèmes familiaux, scolaires ou de localisation, lui avaient fait perdre espoir. Il m'a même demandé : « Comment un jeune qui a grandi dans une cité au milieu de la violence et des trafics peut s'en sortir, Madame ? » Très peinée d'entendre ce discours, je lui ai répondu qu'il avait tort. Tort car l'espoir nous fait vivre et pour cela, il faut se démener pour réussir, essayer de s'en sortir seul. Il faut prendre confiance en soi et se laisser une chance d’avancer, de construire la vie que l'on souhaite, peu importe d'où l'on vient. Il faut sortir de cette cité, s'ouvrir à d'autres paysages. On est le seul maître de sa vie et, si on veut réussir, on le peut. Cela ne signifie pas qu'on ne peut demander de l'aide lorsqu'on est dans l'incapacité de gérer un problème, c'est même nécessaire de le faire, sans aucun sentiment de honte. Plusieurs paroles de ces jeunes m'ont émue. J’aimerais vous en citer quelque unes. Un jeune garçon a dit : « Comment pouvons-nous apporter notre aide à votre combat et notre participation à votre engagement ? » Il m'a confié qu'il avait été touché par le documentaire, qui lui avait fait penser à sa propre famille dont il sentait le manque, d'où sa volonté de tendre la main aux autres. Un autre garçon m'a dit : « Madame, j'ai été très touché. J'ai mis une chemise aujourd'hui pour vous, car vous êtes un héros pour moi ». Ces paroles me renforcent dans mon engagement envers les jeunes. Je finirai par le discours d'un jeune assis au fond de la salle : « Madame, je vous remercie de faire ce que vous faites, vous êtes l'exemple même de la vie. Je vous encourage et encourage toute la jeunesse à vous suivre au vu de votre discours si spontané, car la spontanéité est la meilleure preuve de sincérité. Merci Madame. ». Beaucoup de mots très touchants, qui me vont droit au cœur et m'encouragent vivement dans ma volonté de transmettre les valeurs du vivre-ensemble afin que nous connaissions un jour un monde en paix. Je remercie vivement Mme Malet, responsable de l'unité éducative de Chartres, Mme Lamour, référente laïcité et citoyenneté DTPJJ d'Orléans, ainsi que Mme Fromantin et Mme Lenoir. Merci à tous ! Ce fut un bel après-midi, placé sous le signe de l’humanité et du partage. »