Intervention auprès des jeunes et professionnels du milieu social à Valenciennes
Le 28 mai 2019
Facebook de Latifa Ibn Ziaten Twitter de Latifa Ibn Ziaten Mail de Latifa Ibn Ziaten
Dans le cadre de la semaine de citoyenneté organisée par l'Unité Éducative de Milieu Ouvert (UEMO) dépendant de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) à Valenciennes, Madame Ibn Ziaten a rencontré mardi 28 mai 2019 plus de 130 jeunes et une cinquantaine de professionnels du milieu social (éducateurs, assistante sociale, psychologue, directeur de centre PJJ). L’échange s’est nourri de points de vue différents, ce qui l’a rendu particulièrement vivant.
« Grande curiosité de la part des jeunes concernant la création de l'association IMAD et de mon combat pour la jeunesse et la paix. Ce qui les a intéressés, naturellement, ce n’est pas l’association en elle-même, mais l’espoir caché derrière. Beaucoup d’entre eux n'ont plus d'espoir et se pensent incapables de mettre en place un projet de vie. Alors ils me demandent comment j'ai pu faire, moi, pour rebondir suite au drame dans lequel ma famille a été précipitée en 2012, et pour avoir la force de créer une association afin d’aider les jeunes. Je leur ai expliqué que la force et le courage ne sont pas innés. On se construit avec ses blessures. On prend des coups mais on doit se relever, dépasser ses craintes afin de laisser derrière soi les souffrances et les incompréhensions, et ainsi regagner confiance, comprendre qu'il y a toujours de l’espoir, tant qu'on a la volonté d'y croire. Mes deux interventions dans la ville de Valenciennes ont révélé un réel problème de confiance chez les jeunes, qui doutent d’eux-mêmes comme des adultes qui les entourent. Avec ces derniers, les relations sont souvent entachées d’un passé douloureux, d’incompréhensions et de conflits non résolus, qui restent ancrés. Ceci rend parfois difficile leur rapport à l’autorité, avec pour conséquence des blocages et des conflits souvent infondés, car leur âge et leur condition font qu’ils ne disposent pas du recul nécessaire pour bien adapter leur comportement aux situations auxquelles ils se trouvent confrontés. J’ai observé que les jeunes présents, quel que soit âge et leurs difficultés propres, avaient du mal à prendre la parole en public. Je les ai alors invités à se rapprocher de moi afin chacun puisse me parler face à face, s’il en ressentait le besoin. Ils m’ont entourée, certains pour se confier sur leurs blessures, leurs craintes ou encore leurs projets ; d’autres m'ont serrée dans leurs bras en me remerciant d’être venue les rencontrer, de les avoir écoutés. Ils m'ont demandé de l'aide et je ferai tout pour leur apporter les meilleures réponses, pour les pousser à avancer dans la paix et dans la joie. Je remercie du fond du coeur tous les jeunes de la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Valenciennes, en espérant les avoir touchés par le message que je véhicule. À eux maintenant de démarrer leur moteur. Monsieur Dehai, responsable de l'établissement, Madame Nicolas, responsable d’unité, Monsieur Delférière, éducateur, sont à l'origine de cette rencontre. Je leur adresse mes vifs remerciements et mes encouragements. Leur dévouement à la jeunesse est admirable. »